mercredi 9 février 2011

1er Bébé Médicament en France : Prolème de Bioéthique

Comme on s'y attendait, la révision des lois de bioéthique, à l'Assemblée, a débuté dans un climat passionné. D'autant plus bouillonnant que, hasard du calendrier, la naissance, en France, du premier «bébé-médicament» a ravivé la polémique entre chercheurs, qui mettent en avant l'espoir que représente cette première pour les couples en souffrance, et certains milieux catholiques, qui crient à «l'instrumentalisation» de l'être humain. Le petit garçon est né le 26 janvier par fécondation in vitro, après un double diagnostic génétique pré-implantatoire permettant le choix des embryons.


Les spécialistes parlent de «bébé du double espoir», car les méthodes utilisées pour aboutir à sa naissance offrent aux parents l'espoir d'avoir un enfant qui ne souffrira pas d'une grave maladie comme ses aînés, et qui permettra aussi, avec le sang de son cordon ombilical, de soigner sa soeur aînée atteinte d'une maladie génétique grave, la bêta-thalassémie. Hier, le professeur Frydman, à l'origine de cette première française, a déclaré « Il nous faut une loi qui nous permette de développer l'innovation et la recherche pour améliorer la qualité des soins», a-t-il martelé tout en pointant les influences idéologiques à l'oeuvre qui font peser des «menaces», selon lui, sur l'exercice de cette médecine de la procréation alors qu'on est dans un «État laïc».


De fait, cette naissance n'a pas manqué de susciter un flot de réactions, notamment de la hiérarchie catholique. «Je salue bien sûr le prodige que constitue cette naissance», a ainsi estimé Mgr André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France. «Cet enfant est un instrument pour essayer de guérir un autre enfant». «Allons-nous devenir des instruments? J'y suis tout à fait opposé», a souligné le prélat, réjoint par Mgr d'Ornellas, archevêque de Rennes. «Vouloir guérir son frère en humanité est à l'honneur de l'homme. Tant de personnes y consacrent leur vie! Accompagner la souffrance de parents qui ont un enfant gravement malade est un devoir de la société», écrit ce dernier dans un texte signé par les évêques du grand Ouest. «En revanche, légaliser l'utilisation de l'être humain le plus vulnérable pour guérir est indigne de l'homme (...) Que dira l'enfant quand il se découvrira bébé-médicament», s'interrogent-ils.
Le problème est bien présent. Où se positionne la limite de l'éhique dans le milieu de la science ???

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