Alors que le procès en appel sur les hormones de croissance humaine contaminées vient de terminer, une nouvelle bombe risque d'éclater.
L'AFSSAPS a révélé, ce vendredi 10, les premiers résultats inquiétants d'une étude qui montrerait une surmortalité chez des patients traités dans leur enfance avec des hormones de croissance synthétiques.
Ces premiers résultats de l’étude Saghe ont montré que sur 7 000 patients, 93 étaient décédés contre 70 attendus. Cette surmortalité est associée à des accidents vasculaires cérébraux, des hémorragies et, secondairement, à des tumeurs osseuses.
Le risque de mortalité augmente quand les doses sont supérieures aux doses autorisées or «en France, les doses sont plutôt faibles», a indiqué le directeur général de la santé, Didier Houssin.
En France, une dizaine de milliers d’enfants et d’adolescents sont actuellement traités avec ces hormones. Même si ces résultats « ne permettent pas d’établir avec certitude une relation de causalité avec le traitement «, l’Afssaps a demandé une expertise européenne et recommande aux médecins de réserver ce traitement aux enfants ayant un déficit en hormone de croissance naturelle pas à ceux qui ont seulement un retard de croissance. L’étude Saghe concerne près de 10 000 jeunes adultes ayant été exclusivement traités par des hormones synthétiques dans l’enfance entre 1985 et 1996. Ces hormones recombinantes sont les seules autorisées en France depuis l’interdiction des hormones d’origine humaine.
Au début des années 80, près de 2000 enfants avaient reçu un traitement à base d’hormones « extractives ». Elles étaient élaborées à partir d’extraits d’hypophyses prélevés sur des cadavres. Bien que des scientifiques aient alerté dès 1985 sur les risques de contamination de ces hypophyses par la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), la France avait continué à fabriquer et utiliser des hormones extractives alors que les États-Unis et la Grande-Bretagne se tournaient vers l’hormone synthétique.
A ce jour, 120 personnes sont décédées en France de la MCJ. D’autres vivent sous la menace de cette maladie neurodégénérative qui peut mettre des dizaines d’années avant de se déclarer.
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